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la pharmacopée
 
Médecine traditionnelle chinoise
   
 
   
 
 
  Définition  
 

Prophylaxie

prévention des maladies
Une prophylaxie désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l'apparition ou la propagation d'une maladie. Le terme fait aussi bien référence à des procédés médicamenteux qu'à des campagnes de prévention ou à des « bonnes pratiques » adaptées. La prophylaxie peut être l'initiative d'une personne qui s'est exposée à un risque (par exemple lié aux MST). Il ne s'agit pas d'un traitement médical : une prophylaxie peut amener à suivre un tel traitement, mais il s'agit avant tout d'un processus liant la prise de conscience d'un risque constaté ou pressenti à une réponse médicale ou santé publique.

Types de prophylaxie :

  • la prophylaxie primaire doit empêcher l'apparition d'une maladie chez une personne ;
  • la prophylaxie secondaire doit empêcher une rechute chez une personne.
    La prophylaxie concerne aussi bien les maladies infectieuses que les accidents du travail, les parasitoses ou le développement psychomoteur. 

À ce titre, les campagnes de vaccination systématique (B.C.G., variole, etc.), la déclaration de certaines maladies contagieuses, ainsi que les propagandes diverses d'hygiène de vie (anti-alcoolique, anti-tabac...), la médecine du travail, le dépistage précoce de certaines maladie (cancer, par exemple), les rééducations en milieu psychiatrique, etc, sont autant d'entreprises prophylactiques.

 
 
 
  C'est par les plantes que tout a commencé…  
 

À une époque lointaine les hommes ne savaient pas distinguer ce qui était comestible de ce qui ne l'était pas. C'est à la suite de ces expériences positives (guérison…) et négatives (empoisonnement…), qu'ils ont progressivement appris à connaître quelles plantes pouvaient les soulager et lesquelles pouvaient leur faire du mal. C'est sur cette base que la médecine et la pharmacologie se sont développées.
Les lieux de production, l'époque des cueillettes et les modes de préparation des plantes sont d'une grande importance sur leurs effets. Les plantes sont utilisées pour tous les usages, internes et externes et pour toutes les maladies et les différentes blessures.

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Basées sur l'utilisation des énergies et des ressources naturelles, les médecines traditionnelles asiatiques font un retour remarqué dans le monde occidental. Leur principal atout est de recentrer la personne sur elle-même et de favoriser une relation harmonieuse avec la nature. Quels enseignements et quel profit la science moderne tire-t-elle de ces sciences empiriques très anciennes ?
La médecine et la pharmacologie traditionnelles chinoises rassemblent un trésor de connaissances, léguées par les multiples dynasties au fil des millénaires. Elles ont non seulement joué un rôle majeur sur la santé du peuple chinois, mais aussi sur celle d'autres peuples du monde.
La médecine chinoise se base sur la philosophie suivante : tout l'univers n'est qu'une concentration de l'énergie et le corps humain n'en est qu'une de ses formes, comme le ciel ou la terre. Ils sont tous soumis aux mêmes lois de la nature. Dans l'organisme, l'énergie circule au travers des méridiens et des organes entraînant le sang.

Grâce aux études archéologiques, paléontologiques, anthropologiques et géologiques, ainsi qu'à la découverte d'objets préhistoriques, nous sommes parvenus à savoir que le sinanthrope, un des hommes primitifs, vécut et se multiplia il y a 2,5 millions d'années sur le territoire chinois. A cette époque les hommes ne savaient pas distinguer ce qui était comestible de ce qui ne l'était pas. C'est en goûtant certaines plantes, qu'ils se sont empoisonnés ou qu'ils ont pu guérir certains de leurs maux. C'est à la suite de ces expériences positives et négatives, qu'ils ont progressivement apprit à connaître quelles plantes pouvaient les soulager et lesquelles pouvaient leur faire du mal. C'est sur cette base que la médecine et la pharmacologie se sont développées.
Le passage de la vie nomade à une vie sédentaire, leur a permit d'observer la croissance des plantes et d'en cultiver une plus large gamme. Avant l'invention de l'écriture, c'est de mémoire que les connaissances médicales étaient transmises, mais grâce aux découvertes archéologiques nous avons des informations sur les maladies et sur l'hygiène d'il y a 3000 ans.

Le mot hygiène en chinois se compose des deux caractères « protection » et « vie », signifiant au sens large la conservation de la santé et la propreté, ce mot est apparu pour la première fois il y a 2000 ans, et le mot « bain » depuis prés de 3000 ans. La population chinoise a su depuis longtemps prendre des mesures prophylactiques (prévention des maladies), comme une bonne hygiène alimentaire et dentaire, de l'activité physique, du travail, du repos. Elle réalisa que le sport était nécessaire à l'amélioration de la constitution physique et permettait de renforcer la résistance aux affections. C'est donc entre le IIe et le IIIe siècle que le grand médecin Hua Tuo mit au point le « jeux des cinq animaux » (l'actuel Tai-chi), qui mêle exercices sportifs et respiration. Depuis le IVème siècle les médecins chinois considèrent que l'humeur influe sur la santé et que « le maintien d'une bonne santé vaut mieux que le traitement d'une maladie ».

Il y a 3000 ans déjà, le diagnostic était utilisé pour déterminer les maladies des patients, en utilisant quatre méthodes :

  • l'expectation : observation de la mine et de l'aspect du patient.
  • La perception : écouter la voix et sentir l'odeur du corps.
  • L'interrogation : questions sur l'état et le déroulement de la maladie. 
  • La palpation : prise de pouls et palpation du corps.

Les médecins procédaient en plus à l'examen d'urine, par un système de bande de soie blanche (identique à la bandelette urinaire actuelle), pour connaître l'état de santé du malade.
Entre 221 et 220 avant J.-C. a été écrit un Traité de médecine interne, on y trouve l'importance du cœur et de la circulation du sang, on y fait même la distinction entre le sang artériel et le sang veineux. Cet ouvrage influença la médecine de certains pays étrangers, comme le Japon. On y trouve aussi mentionné pour la première fois la respiration artificielle comme mesure d'urgence. Avant l'invention de l'imprimerie, les prescriptions médicales ainsi que les ouvrages étaient copiés à la main, mais ils pouvaient aussi être gravés dans des grottes, comme par exemple les prescriptions de la grotte de Longmen, vielles de plus de 1400 ans. Dans cette grotte ont été gravées un grand nombre de formules simples pour traiter les maladies de cette époque. Cet exemple n'est pas unique en Chine, on le retrouve tout au long de son histoire et entre autre pour un traité portant sur l'acupuncture, pour permettre au étudiant de le recopier. Ce libre accès aux manuels médicaux a permis à la médecine de se rependre plus facilement et rapidement sur un si grand territoire.

C'est en 443 que furent fondées les premières écoles médicales, jusqu'à alors l'enseignement médical se faisant par une transmission de Maître à Disciple. A partir de là, elle pu se faire de Professeur à Elèves pour une plus vaste diffusion.

Pour ce qui est de la pharmacopée, les lieux de production, l'époque des cueillettes et les modes de préparation des plantes sont d'une grande importance sur leurs effets. Les plantes sont utilisées pour tous les usages, internes et externes et pour toutes les maladies et les différentes blessures. Au cours du XIVe siècle, elles trouvent de nouvelles fonctions comme celle d'anesthésique. La pratique clinique a démontré que l'anesthésie par les plantes médicinales est efficace et sûre et qu'elle produit peu d'effets secondaires. La Chine à l'heure actuelle a combiné le meilleur de la médecine chinoise et de la médecine occidentale pour développer la chirurgie chinoise.

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  Petite histoire de la médecine traditionnelle chinoise  
 

Tout au long de l'histoire de la Chine, la médecine traditionnelle chinoise a joué un rôle important dans le domaine de la santé. Elle a notamment sauvé des millions de vies en Chine grâce aux diagnostiques, au traitement des maladies les plus courantes et l'accent mis sur la prévention. Persuadé que les connaissances anciennes ne doivent pas devenir une chose appartenant au passé, China Pictorial ouvre cette année une nouvelle rubrique sur la médecine traditionnelle chinoise. Si vous avez essayé la médecine occidentale sans succès, l'acupuncture est peut-être la solution à vos problèmes de santé. La médecine chinoise est une expérience culturelle qui outre l'amélioration de votre santé vous permettra d'enrichir votre vie.
Ayant apporté une grande contribution à la santé des Chinois et à la prospérité de la Chine, la médecine traditionnelle chinoise (MTC) continue de se développer au fur et à mesure que les peuples luttent contre les maladies et les virus.

Au long de ses 2 000 ans d'histoire, la Chine a souffert d'épidémies mais grâce à la médecine traditionnelle, les conséquences n'ont jamais été aussi dramatiques que dans les pays occidentaux, ravagés encore il y a 700 ans par la peste.

La théorie de la médecine traditionnelle chinoise vient principalement du bilan de l'expérience clinique des médecins. Elle est parvenue à une certaine maturité grâce au développement des pratiques médicales dont les origines remontent aussi loin que l'âge de pierre. L'homme primitif a ainsi rapidement découvert que certaines matières pouvaient alléger ou dissiper certaines indispositions et que les pierres chaudes enveloppées de peaux d'animaux ou d'écorces d'arbre soulageaient de certains maux. Cette découverte a marqué le début des traitements par la chaleur et le moxa. Les êtres humains ont également découvert qu'une douleur localisée pouvait être soignée en agissant sur une autre partie du corps, ce qui a donné son origine à l'acupuncture et à la théorie de jingluo (méridiens principaux et collatéraux).

Des herbes sont appliquées sur les points d'acupuncture pour guérir la maladie.

Le Classique de médecine de l'Empereur Jaune a été écrit il y a plus de 2 000 ans. D'après la légende, ce livre était un recueil de discussions entre l'empereur Jaune et son subordonné Qi Bo sur la prévention des maladies et la protection de la santé. Fondation théorique de la médecine chinoise et bible des étudiants et experts chinois en médecine, le Classique de l'Empereur Jaune sur da médecine interne a présenté de manière détaillée la dissection, la physiologie, les pathologies, les diagnostiques, la prévention et le traitement. Presque à la même période, le Classique de Shennong sur les herbes médicinales ou Le Traité de pharmacopée, le plus vieux tome de pharmacologie chinois est apparu. Mis en pratique au fil des siècles par les praticiens et utilisé par la science moderne, l'ouvrage présente les descriptions d'environ 365 herbes véritablement curatives.

A la fin de la dynastie des Han de l'Est (25-220), une épidémie s'est répandue à Nanyang, dans la province du Henan. Un jeune homme appelé Zhang Zhongjing, qui fut témoin du décès de plus de 130 membres de sa famille, s'est consacré à l'étude de la médecine. Grâce à l'étude des anciens textes médicaux et une riche expérience dans le domaine médical, Zhang a produit l'un des livres de médecine traditionnelle chinoise les plus influents. Sous la dynastie des Jin de l'Ouest (265-316), Huangfu Mi a publié le Classique d'acupuncture et de moxa, le plus vieux livre sur l'acupuncture aujourd'hui trouvé en Chine. Dans cet ouvrage, qui a eu une grande influence sur l'acupuncture moderne, Huangfu donnent le nom à 349 points d'acupuncture, leur localisation exacte, les indications et méthodes de manipulation.

La médecine traditionnelle chinoise est vaste et profonde. En hiver, de nombreuses échoppes vendent des aliments médicamenteux. Une seule dose de médicaments traditionnels chinois renferme de nombreuses variétés d'herbes.

Sous les dynasties des Sui (581-618) et des Tang (618-907), la stabilité et la prospérité de la Chine ont permis à la médecine traditionnelle chinoise de connaître un formidable développement. En 657, le Nouveau Précis de matières médicinales, appelé également Précis de matières médicinales des Tang, a été édité et compilé sous ordre impérial. Il s'agit donc de la première pharmacopée promulguée par une cour impériale en Chine et dans le reste du monde. Sun Simiao, praticien émérite de la dynastie Tang, a consacré tout son temps et toute son énergie à la pratique médicale et aux études. Dans ses célèbres travaux les Remèdes précieux contre les maladies aigüs et les Autres Remèdes précieux, il a apporté une grande contribution au traitement des maladies issues de la malnutrition en recommandant par exemple aux personnes vivant dans les régions montagneuses et souffrant de goitre, de changer de région et en conseillant du foie d'animaux aux personnes souffrant d'héméralopie.

Sous la dynastie Song (960-1279), la cour impériale a valorisé l'apprentissage de la Médecine traditionnelle chinoise et établi le Bureau médical impérial, concentrant tous les grands talents de l'époque. Durant les dynasties Jin (1115-1234) et Yuan (1206-1368), de nombreuses écoles de médecine traditionnelle ont fait leur apparition. Sous la dynastie Ming (1368-1644), Li Shizhen, l'un des grands naturalistes chinois, a passé 27 ans de sa vie à rédiger le Compendium des matières médicinales, une réflexion sur la réalité, qui comprend 1 892 herbes différentes et plus de 10 000 prescriptions.

Dès le XIe siècle, la médecine traditionnelle chinoise a commencé à employer l'inoculation contre la variole et à utiliser l'immunologie.

Entre le XVIIe et le XIXe siècles, les différentes écoles ont mené une guerre contre les maladies infectieuses, apportant des informations primordiales sur la transmission des gènes pathogènes en particulier pour les maladies sans gravité. Wu Youxing (1582-1652), un célèbre docteur, s'est aperçu que certaines maladies étaient dues à des agents contagieux qu'il a dénommé liqi (facteurs pestilentiels). Sa théorie a joué un rôle important dans l'évolution du traitement des maladies si l'on considère qu'au milieu du XVIIe siècle, personne ne connaissait l'existence des bactéries. Sous la dynastie Qing (1616-1911), l'école de Wu Youxing a connu un essor prodigieux et a grandement contribué au traitement des maladies épidémiques.

 
 
 
  Traits scientifiques distinctifs  
 

En ayant ses traits scientifiques propres, la médecine traditionnelle chinoise possède non seulement un système théorique complet très différent de la médecine occidentale, mais aussi de riches contenus techniques. En voici quelques exemples.
Caractère naturel de la théorie de base : les débuts de la théorisation de la médecine chinoise commencent à l'époque dite « Printemps et Automnes » et celle des Royaumes combattants, au cours desquelles « les cent écoles philosophique » ont été à l'origine de nombreux débats favorisant le développement et l'expression des idées. Tout en assimilant les concepts philosophiques du Yin et du Yang, des cinq éléments et du Qi, etc., cette théorie compare les choses abstraites et l'observation directe visant à saisir de façon macroscopique les changements de temps et de structure dans le corps humain, afin d'expliquer les différents rapports existant entre les structures des zang fu et des méridiens, ainsi que les changements des causes étiologique et pathologique.
C'est plus tard, sous la dynastie des Song, que le néoconfucianisme, les théories d'investigation, de Tai Ji, d'innéité et d'acquisition deviennent parties prenantes de la médecine traditionnelle chinoise.

Tenir compte, des effets de l'environnement naturel et social : la médecine chinoise attache de l'importance non seulement à la prévention des maladies, mais aussi aux effets que peut avoir sur la santé l'environnement naturel et social. Préserver la santé, régulariser la nourriture et la vie quotidienne en fonction des changements climatiques, etc., tels sont ses principes de base. Au tout début de son élaboration, la théorie de la médecine chinoise avait établi un modèle embryonnaire de « nature-biologie-psychologie-société ». Bien qu'imparfait, ce modèle théorique est toujours d'actualité, essentiellement grâce à sa profonde rationalité.

Pensée clinique de traitement basé sur différents diagnostics : ce traitement constitue à la fois le principe fondamental de la MTC et son principal processus de pensée. Le diagnostic de la maladie a une caractéristique macroscopique. Il résulte en effet du bilan des quatre méthodes : inspection, olfaction, investigation et palpation. Il reflète essentiellement les syndromes et les signes de la maladie durant un stade clinique. Ce processus diffère de la médecine occidentale, qui attache une grande importance au diagnostic de la maladie et aux causes étiologique et pathologique. Le principe « distinguer et analyser les syndromes » sert de base à l'identification des traitements et des prescriptions à choisir. La particularité de la médecine chinoise concernant le diagnostic clinique et le traitement est d'insister sur l'analyse des syndromes et de leurs causes, et de mettre l'accent sur la coordination et la stabilité des conditions internes et du traitement individuel. Le principe « baser le traitement sur différents diagnostics » illustre l'unité régnant entre ces deux éléments et la flexibilité des approches adoptées selon les individus, le temps et les lieux.

Richesse des techniques cliniques : le traitement clinique s'appuie essentiellement sur les médicaments traditionnels, composés principalement des parties médicinales des plantes (feuilles, fleurs, fruits, tiges, racines), et sur les substances minérales et animales. Les médicaments doivent être naturels : la plupart d'entre eux sont préparés de façon à optimiser leurs effets cliniques. Ils sont utilisés selon le principe de traitement basé sur les diagnostics, et ils doivent être associés et mélangés de façon logique pour composer des médications mieux adaptées aux différentes maladies et constitutions physiques des patients. Étant les principaux moyens de traitement, les médicaments et les mixtures répondent parfaitement aux besoins exigés par un traitement individuel. De leur côté, l'acupuncture, la moxibustion et le massage assurent efficacement la régulation du corps à travers les systèmes des méridiens et des points d'acu-punture. Toutes les formes de Qi Gong, ainsi que les nourritures médicinales peuvent améliorer l'immunité et les fonctions du corps. Les différentes approches thérapeutiques mises en place permettent de moins endommager les structures, les activités et les fonctions du corps, ce qui diffère profondément de l'allopathie, couramment utilisée dans la médecine occidentale.

Succession scientifique et conformité historique : la MTC attache une grande importance à la récapitulation des théories et des pratiques, à l'enseignement médical, au legs des expériences passées et à la transmission des techniques cliniques et des traitements fondés sur différents diagnostics. C'est une des raisons pour lesquelles elle a autant prospéré durant des millénaires. Malgré les réformes et les changements qu'elle a subis au cours de son histoire, l'unité de son système théorique et l'intégrité de ses approches techniques sont toujours les mêmes.

 
 
 
  Au début de la médecine était le chamanisme  
 

Le mot est d’origine sibérienne, mais il recouvre une réalité présente dans l’histoire médicale de tous les continents. De l’aborigène d’Australie à l’homme-médecine sioux, en passant par le kahuna hawaïen, le miko japonais ou le bombo tamang du Népal, chaque socio-culture a son chaman, personnage mystérieux et androgyne, à la croisée du prêtre et du médecin. On dit de la médecine qu’elle est un sacerdoce. En latin, ce mot veut dire « prêtre ». Tout comme le mot chaman, en langage toungouse, ou marabout, en langue arabe. Et il faut bien admettre que, de nos jours encore, la frontière entre religion et médecine reste indistincte : certains patients font du médecin leur confesseur, tandis que d'autres partent en pèlerinage trouver la guérison. Comment pourrait-il en être autrement, dès lors que l’entité humaine est faite d’un corps et d’un esprit qui interagissent en permanence, entre une naissance et une mort qui ne sont elles-mêmes que les deux faces d’une même vie ? 

La médecine chamanique chinoise
A l’instar des autres ethnomédecines, la médecine chinoise est d’origine chamanique. Son ouvrage de référence, le Huang Di Nei Jing (300 av. J.-C.), révèle que « dans la Chine ancienne, les médecins étaient des chamans (Wu Yi : médecins-sorciers). » Dans cet ouvrage, l’empereur Huang Di demande à son médecin Qi Bo :
– « On dit que les anciens traitaient les malades en se bornant, par des invocations (Zhou Yu Ke), à déplacer l’essence et transformer l’énergie (Qi). Comment se fait-il qu’aujourd’hui on doive recourir aux médicaments contre les maladies internes et aux aiguilles contre les maladies externes, et souvent sans succès ? »
– « Nos ancêtres vivaient parmi les animaux. Ils se protégeaient du froid par l’activité physique et de la chaleur en se mettant à l’ombre. Ils n’avaient ni attaches domestiques ni charges publiques. Dans cette ère de tranquillité les perversions (maladies exogènes) ne
pouvaient s’enfoncer profondément ; les médicaments pour l’intérieur et les piqûres pour l’extérieur étaient sans nécessité ; les déplacements d’essence par invocations suffisaient. Il n’en est plus de même à présent car les soucis domestiques gâtent la vie intime et les travaux pénibles endommagent le corps ; et cela d’autant plus que, pêchant contre les impératifs saisonniers, on s’expose aux vents malfaisants qui déposent du matin au soir des atteintes par vide (Xu Xie : facteurs pathogènes générés par faiblesse interne – nous dirions aujourd’hui immunodéficience –), pénétrant jusqu’aux viscères et aux moelles après avoir lésé extérieurement les orifices et la peau. De telle sorte que les moindres maladies sont aggravées et les plus graves deviennent mortelles, sans que les invocations puissent y mettre un terme. »

Ce texte ancien souligne le fait que les sociétés humaines qui vivaient de façon simple, en contact avec la nature, bien que ne disposant pas du confort moderne, n’avaient pas non plus toutes ses obligations, laissant aux individus le loisir de s’adapter, se protéger, fonctionner en symbiose avec l’environnement. L’éloignement de cette nature a entraîné une inadaptation progressive de l’homme à son milieu, et favorisé le développement de nouvelles maladies, rendues virulentes par son propre affaiblissement. Pour traiter ces maladies, une médecine de type chamanique, faisant essentiellement appel aux ressources de la nature et à celles de l’esprit, est devenue à son tour insuffisante. Ceci dit, le chamanisme semble connaître depuis quelques années un regain d’intérêt en Occident. Sans doute le doit-il à sa vision naturelle, holistique et spirituelle de l’être humain, qui apparaît d’une étonnante modernité, en phase avec un vingt-et-unième siècle décidé à rompre avec un matérialisme incapable de venir à bout des maladies qu’il a lui-même créées.

Le voyage de l’âme
Pour les médecines chamaniques, l’être humain est constitué de plusieurs « corps » de différentes densités, chacun ayant sa propre réalité. En médecine chinoise, on distingue le corps physique Shen Di, le corps ethérique ou astral Po, le corps mental ou conscience Shen, et le corps de l’âme Hun. Bien qu’indépendants les uns des autres, ces différents corps, ou agrégats, ne sont pas séparés. Ils forment les entités de l’être composite que nous sommes, tout comme une bougie est à la fois cire, mèche, flamme, chaleur et lumière.
Hormis le corps physique, les trois autres agrégats, conscience Shen, âme spirituelle Hun, âme physique Po peuvent tout aussi bien être décrits comme des « formes d’esprits ». Cependant, le terme « corps » leur donne une plus grande réalité. Bien que ces corps vibrent à un diapason différent, ils sont reliés par une même énergie, le Qi qui maintient l’ensemble en vie, et rend ces corps capables de s’influencer, se régler ou se dérégler mutuellement.
En médecine chinoise, cette expérience se nomme Shi Hun (perte de l’âme), et correspond à une situation où le Hun se sépare temporairement des autres corps. Dans cette situation, le sujet est éveillé, mais sa conscience est sans contrôle. Cliniquement, cet état se manifeste par des signes de folie ou d’hystérie Dian Kuang. L’âme Hun est en effet la racine de la conscience Shen, et si le Hun s'échappe, les racines de la raison et des sentiments sont coupées.

 
 
 
  Médecine traditionelle  
 

Qu'est-ce que la médecine traditionnelle ?
L'expression médecine traditionnelle se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l'usage à des fins médicales de plantes, de parties d'animaux et de minéraux, de thérapies spirituelles, de techniques et d'exercices manuels - séparément ou en association - pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé.
En Afrique, en Asie et en Amérique latine, différents pays font appel à la médecine traditionnelle pour répondre à certains de leurs besoins au niveau des soins de santé primaires. • En Chine, les préparations traditionnelles à base de plantes représentent entre 30 et 50 % de la consommation totale de médicaments.

Dans les pays industrialisés, la médecine « complémentaire » ou « parallèle » est l'équivalent de la médecine traditionnelle. Un usage répandu qui ne cesse de croître
La médecine traditionnelle reste très répandue dans toutes les régions du monde en développement et son usage ne cesse de croître dans les pays industrialisés.

Problèmes d'innocuité et d'efficacité
Ce n'est que pour diverses utilisations de l'acupuncture, pour certaines plantes médicinales et pour certaines thérapies manuelles que les essais cliniques randomisés ont livré des faits scientifiques convaincants. Il faut faire d'autres recherches pour vérifier l'innocuité et la sécurité d'emploi de plusieurs autres pratiques et plantes médicinales.
L'absence de réglementation ou la mauvaise utilisation des pratiques et médicaments traditionnels peut avoir des effets nuisibles, voire dangereux.

Biodiversité et pérennité
Au-delà des problèmes d'innocuité, on s'inquiète du fait que le développement du marché des plantes médicinales, qui a d'énormes retombées sur le plan commercial, risque de menacer la biodiversité en raison du pillage des matières premières nécessaires à la fabrication des médicaments ou d'autres produits de santé naturels. Ces pratiques, si elles ne sont pas encadrées, pourraient entraîner l'extinction d'espèces en danger ainsi que la destruction de ressources et d'habitats naturels.
Autre problème apparenté, les règles de protection prévues dans les normes internationales applicables au droit des brevets ainsi que dans la plupart des lois nationales classiques sur les brevets ne suffisent pas actuellement à protéger les savoirs traditionnels et la biodiversité.

Plus d'un tiers des habitants des pays en développement n'ont pas accès aux médicaments essentiels. L'accès à des thérapies traditionnelles ou complémentaires/parallèles sûres et efficaces pourrait être déterminant pour le développement des soins de santé.
Si la Chine, la République populaire démocratique de Corée, la République de Corée et le Viet Nain ont entièrement intégré la médecine traditionnelle dans leur système de soins, de nombreux pays doivent encore rassembler des faits normalisés sur ce type de soins et les intégrer dans leurs systèmes.

 
 
 
  Le thé de Chine  
 

Boire le thé est un art, celui de se laisser inspirer par ce breuvage divin goûté des Immortels eux-mêmes. Pour rendre ce moment du thé plus poétique, les Chinois ont inventé mille noms pour ces thés variés. Lu Yu, le dieu du thé, a tout écrit dans le Grand Livre du Thé et mille légendes sont nées autour de leurs noms : le thé des Singes (Ou er), le thé du Puits du dragon (Long jing), le thé Toge Rouge ou Grande robe rouge (Da hong pao), le thé de la déesse de la Miséricorde en fer (Tie Guanyin), le thé Pic-vert (Qing cheng).

Les Indiens prétendent que ce fut le fameux Boddhidharma, l'Illuminé, connu en Chine sous le nom de Potitamo et au Japon sous celui de Daruma, qui introduisit, au sixième siècle, le thé en Chine. Cela lui permit de devenir également celui qui est considéré, surtout au Japon, comme l'inventeur tant des pratiques bouddhiques de santé que des Arts Martiaux chinois. Les Chinois rétorquent que le thé était connu et utilisé en Chine depuis le début de la dynastie Han, soit deux siècles avant notre ère et était cité comme plante médicinale dans la " Pharmacopée médicale de Sheng Nong " (Shen Nong Bencao Jing) rédigé pendant le premier siècle avant notre ère. De fait, jusqu'à la dynastie des Tang (618-907), le thé sera considéré comme un remède qui entrait dans diverses prescriptions magistrales en association avec de nombreuses autres plantes et substances médicinales. S'il était consommé en tant que boisson, ce fut tout d'abord dans le cadre de la pharmacopée classique.

A cette époque il se présentait le plus souvent sous la forme de nids (Tuo) compressés qu'il fallait briser avant utilisation. Cette forme ancienne est encore en usage pour certains thé fermentés du Yunnan, dont le fameux Yunnan Tuocha (Thé du Yunnan en nids) réputé pour ses propriétés médicinales. Pendant la dynastie Tang, le thé se présente, toujours compressé, sous forme de gâteaux et de briquettes. Il s'agit toujours d'un thé fermenté ou semi-fermenté. Ce thé correspond à la période dite "classique ". Pendant la dynastie Song (969-1127), on commence à utiliser du thé non fermenté que l'on réduit en poudre et que l'on bat avec un fouet en bois après l'avoir fait infuser. Ce thé de la période dite " romantique " est encore consommé au Japon lors de la Cérémonie du Thé (Cha No Yu ou Chado). Pendant la dynastie Ming (1368-1644), ce sont désormais les feuilles qui sont directement utilisées. Après avoir été infusées, elles produisent une boisson légère d'une teinte délicate en fonction des crus ou des mélanges choisis. Ce thé correspond à la période " naturaliste " La période Qing (1644 - 1911) marque le début de la pénétration des idées et des produits venus de l'étranger. On apprécie donc désormais, à l'instar des étrangers occupant les légations et particulièrement des Anglais, des thés venus de l'étranger et notamment des Indes incluant Ceylan.

La guerre de l'opium permet de découvrir le thé fumé et parfumé inventé par les Anglais à la suite d'un incident. En effet, les Chinois révoltés contre le trafic de l'opium opéré à leurs dépens par les puissances occidentales, décidèrent de jeter à l'eau toute une cargaison de cette drogue. Or, pour une fois, il s'agissait de thé. Les marins récupérèrent les ballots flottant dans l'eau de mer et, afin de ne pas perdre la cargaison, mirent ce thé à sécher sur des clayettes. Pour accélérer le séchage ils allumèrent un feu en dessous en récupérant du bois de flottage. Le résultat n'étant pas très concluant, ils décidèrent, pour masquer quelque peu l'odeur marine, de parfumer ce thé fumé à l'essence de bergamote. Par dérision, ils nommèrent ce thé impérial

 
 
 
  Le ginseng  
 

Le ginseng (Panax ginseng C.A. Meyer) est une plante originaire d'Asie du nord-est, dont la racine est réputée pour ses propriétés pharmaceutiques. Le ginseng est une base essentielle de la pharmacopée asiatique. Panax (en français : panacée) désigne le remède universel.

Le ginseng le plus réputé est cultivé en Corée. Les Coréens l'appellent insam , la racine en forme d'homme. En effet, une racine âgée peut prendre une allure anthropomorphe (un tronc avec deux bras et deux jambes). D'ailleurs ginseng vient du chinois rénshēng.

Le ginseng doit être cultivé pendant plusieurs années pour que le rhizome acquière toutes ses qualités. Selon l'âge de la plante, la racine se vendra à des prix plus ou moins élevés. Il s'agit cependant dans tous les cas d'un produit coûteux, car sa culture nécessite beaucoup de soin. Le commerce du ginseng est fortement encadré par l'État sud-coréen, afin d'assurer la qualité du label Ginseng coréen. Il arrive régulièrement qu'en Corée un promeneur chanceux découvre un ginseng sauvage. Le rhizome sera alors vendue aux enchères, à des prix inimaginables.

 
   
 
 
  Lemon gras (Citronelle ou verveine des Indes)  
 

Citronelle ou verveine des Indes, nommé par les anglophones Lemon gras (Cymbopogon Flexuosus). Il fait partie depuis des millénaires de la pharmacopée indienne. cette herbe aromatique très prisée par la gastronomie Thaïlandaise, est aussi, depuis des siècles, utilisée par la médecine Indienne pour ses nombreuses propriétés médicinales. Son Huile Essentielle a la forte et rafraîchissante odeur de citron trouve de nombreuses applications médicinales et domestique, par exemple, contre la transpiration, en lotion pour les cheveux gras, en shampooing,...

 
   
 
   
 
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