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exemple des relations entre sciences et soci�t� |
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D�finitions |
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Astronomie
Astronomie vient du grec αστρονομία (άστρον et νόμος) ce qui signifie loi des astres.
science qui �tudie la position, les mouvements, la structure et l’�volution des corps c�lestes.
Avec plus de 6 000 ans d'Histoire, l'astronomie est probablement la plus ancienne des sciences naturelles, ses origines remontant au-del� de l'antiquit�, dans les pratiques religieuses pr�historiques L'astronomie est la science de l'observation des astres, cherchant � expliquer leur origine, leur �volution, leurs propri�t�s physiques et chimiques. Elle ne doit pas �tre confondue avec la m�canique c�leste qui n'en est qu'un domaine particulier.
Astrologie
"astrologie" vient du grec αστρολογία, de άστρον, astron, ("�toile") et λόγος (logos), qui a de nombreuses significations li�es � la notion de "discours" : -λογία est un suffixe d�signant d'une mani�re g�n�rale une discipline ou une mati�re d'enseignement. Etymologiquement, l'astro-logie n'est qu'un "discours sur les astres": elle s'int�resse principalement au soleil et aux plan�tes du syst�me solaire.
art divinatoire fond� sur l’observation des astres, qui cherche � d�terminer leur influence pr�sum�e sur les �v�nements terrestres, sur la destin�e humaine.
L‘astrologie est l'ensemble des syst�mes de croyances organis�s en vue d'obtenir des renseignements sur les ph�nom�nes terrestres � partir de l'observation des ph�nom�nes c�lestes. Particuli�rement populaire, elle est aussi extr�mement controvers�e.
M�taphysique
En grec " Meta ta phusica " signifie ce qui est au-del� o� au-dessus des �l�ments de la nature.
interrogation sur la condition humaine en g�n�ral. La m�taphysique est la science et la th�orie de ce qui est au-del� des choses physiques, des objets empiriques, de la Nature.
Il est tr�s d�licat de vouloir d�finir la m�taphysique car historiquement ce terme a pu recouvrir des probl�mes et questions tr�s vari�s.
Par m�taphysique on entend l'�tude des questions fondamentales telle la question concernant l'immortalit� de l'�me, l'existence de Dieu, les raisons de l'existence du Mal ou le sens de la vie.
Mais plus sp�cifiquement par m�taphysique on entend aussi l'�tude de l'"�tre en tant qu'�tre" pour reprendre la c�l�bre formule d'Aristote c'est-�-dire de l'�tude de la (substance)[1]. Cette discipline s'appelle l' ontologie. |
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Astronomie et astrologie |
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Apparue au Moyen Orient, l'astronomie est l'une des sciences les plus anciennes. Les angoisses de l'homme face � l'avenir, ont cr�� les conditions id�ales d'un fort d�veloppement de "l'�tude des astres", en relation avec les "arts de la divination". Cette partie illustre parfaitement le va et vient entre sciences et soci�t�.
L'astronomie, en tant que science, a connu son essor en lien �troit avec l'astrologie, richement subventionn�e par les princes de toutes les civilisations.
Les civilisations de la M�sopotamie, o� fut invent�e l'�criture, nous ont laiss� les premiers r�cits des observations du ciel par les hommes. Le ciel, inaccessible, est la demeure des dieux. Les �toiles sont donc des signes divins. Elles forment un spectacle qui revient identique p�riodiquement, ce qui donne un rep�re de dur�e dans l'�coulement du temps : l'ann�e. Elles forment des figures, les constellations, qui racontent les histoires des dieux. C'est pourquoi elles portent des noms comme Androm�de, Cassiop�e, Orion... ou des noms d'animaux mythiques, le B�lier, la Grande Ourse, le Capricorne, la Licorne, P�gase… Par exemple, Orion �tait un g�ant, surnomm� le chasseur, car le p�re de sa bien-aim�e lui imposa comme �preuve de tuer tous les animaux sauvages vivant sur son �le. Plus tard, il fut tu� par Art�mis (Diane chez les romains), d�esse de la chasse, qui mit son image dans le ciel, d'o� la constellation.
Mais parfois un astre qui n'�tait pas pr�vu appara�t, une �toile avec une longue queue (une com�te), une nouvelle �toile (une novae) ou encore le soleil dispara�t en plein jour (une �clipse). Ces ph�nom�nes sont not�s par les astrologues qui les interpr�tent pour leur roi comme l'annonce d'un �v�nement heureux, une victoire ou une naissance princi�re, ou au contraire funeste, une guerre ou une mort.
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La science du ciel |
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L’observation du ciel dans un but divinatoire a conduit � un rep�rage des plan�tes, des �toiles brillantes. Une premi�re description de l'id�e que l'on se faisait alors de l'univers, avec la Terre au centre, le Soleil et toutes les plan�tes tournant autour et les �toiles sur une sph�re, a �t� �tablie d�s l’Antiquit� gr�co-romaine par Aristote (IVe si�cle avt J.C) puis perfectionn�e par Ptol�m�e (IIe ap. J.C.), avec le rep�rage des constellations visibles de l'h�misph�re nord et le nom des �toiles brillantes qui les d�crivent.
Les motifs purement pratiques (rep�rage horaire et spatial, calculs des distances, calendrier lunaire), puis de recherche de connaissances ont �t� un moteur de d�veloppement de l'astronomie tout aussi puissant que l'astrologie, en parall�le avec l'expansion de l'empire arabo-musulman, entre le 8�me et le 15�me si�cle. En effet, les princes arabes, malgr� la r�probation des philosophes et des th�ologiens, vont financer les astrologues qui, ayant besoin de pr�cisions sur le mouvement des corps c�lestes, vont entra�ner le d�veloppement de l'astronomie, comme par effet ricochet. Ainsi, les arabes perfectionn�rent les mod�les plan�taires des Anciens, am�lior�rent ou invent�rent de nouveaux outils math�matiques et r�alis�rent des instruments d'observation et de mesures plus performants.
Entre le 8�me et le 11�me si�cle apr�s JC, de nombreuses traductions en arabe d'ouvrages issus des traditions astronomiques et astrologiques pr�-islamiques, grecque, indienne, persane, syriaque et babylonienne, ont �t� r�alis�es. Par exemple, les premi�res traductions en arabe de l'ouvrage de Ptol�m�e sont apparues au 8�me si�cle apr�s JC, l'Almageste, nom qui a �t� transmis � la post�rit� et qui vient de l'arabisation du titre grec "megistos" (qui signifie "grand") en "al-Majist�".
A partir du 9�me si�cle, l'observation des ph�nom�nes connus et r�guliers dans le ciel va se d�velopper, d'abord � Bagdad, puis dans les diff�rents centres scientifiques de l'empire arabo-musulman, � Samarra, � Damas, au Caire, � Kath, � S�ville, et � diff�rentes �poques, jusqu'au 12�me si�cle. Ainsi, le trait� des �toiles fixes d'al Sufi, r�pertorie et nomme les �toiles brillantes. Ces noms sont ainsi pass�s � la post�rit�, et sont toujours utilis�s aujourd'hui, comme par exemple, Altair, Alderamin, ou Betelgeuse (qui viendrait de l'expression arabe signifiant "l'�paule du g�ant").
Ensuite, � partir du 12�me si�cle, des observatoires seront construits en Asie, � Maragha, � Samarcande, Istambul, et plusieurs villes indiennes.
La vision g�ocentrique de l'univers va persister pendant tout le Moyen �ge et �tre remise en question par le polonais Copernic au 16�me si�cle, qui propose la vision h�liocentrique pour pouvoir rendre compte du mouvement des plan�tes, c'est-�-dire les plan�tes, dont la Terre, en orbite autour du Soleil. La place de l'homme dans l'Univers est boulevers�e.
Galil�e au d�but du 17ieme si�cle, premier observateur du ciel a utiliser une lunette, va, par ses observations, confirmer le mod�le de Copernic. Il ouvre l'�re de l'astronomie moderne, lib�r�e de la justification astrologique, motiv�e par la connaissance et la compr�hension des lois de l'Univers.
� partir du 19ieme si�cle commence l'astrophysique. On ne se contente plus de rep�rer et de d�crire les mouvements des astres mais � essayer de comprendre comment ils fonctionnent, comment ils se forment, comment ils �voluent. Ainsi, au 20�me si�cle, apr�s la th�orie de la relativit� d'Einstein, la mise en �vidence de l'expansion de l'Univers ouvre des voies vertigineuses pour l'imaginaire et la pens�e de l'homme. Il r�alise que le Soleil dont il d�pend n'est qu'une �toile banale parmi des milliards d'autres �toiles qui forment un ensemble appel� << galaxie >>, parmi un nombre incommensurable d'autres galaxies. C'est dans ce nouveau contexte que l'homme se pose aujourd'hui l'�ternelle question m�taphysique de sa place dans l'Univers.
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Les plan�tes |
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Six plan�tes sont connues depuis les temps les plus recul�s : la Terre, bien �videmment, et les cinq plan�tes visibles � l'œil nu que sont Mercure, V�nus, Mars, Jupiter et Saturne. Trois autres ont �t� d�couvertes plus r�cemment : Uranus au xwne si�cle, Neptune au - xrxe si�cle et Pluton au xxe si�cle. Huit d'entre elles ont d�j� �t� explor�es par au moins une sonde spatiale entre 1970 et 1989. Pluton ne sera approch�e qu'au d�but du xxie si�cle.
La distance Terre-Soleil, �gale � cent cinquante millions de kilo • m�tres, est souvent prise comme longueur de r�f�rence dans le syst�me solaire pour �viter d'additionner les milliers de millions � tout bout de champ et par peur de perdre un z�ro � l'occasion. Par manque d'imagination, cette distance a �t� surnomm�e � l'unit� astronomique �. Pour arpenter le syst�me solaire depuis son centre, il faut donc compter 5 unit�s astronomiques pour atteindre Jupiter et 31 unit�s astronomiques pour rejoindre Neptune qui d�tiendra le record de distance jusqu'en 1999. Cet honneur reviendra ensuite � Pluton qui se d�place sur une orbite excentrique et inclin�e de 17 % par rapport � l'�quateur du Soleil et dont la distance au Soleil varie entre 29,7 et 49,5 unit�s astronomiques. Toutes les autres plan�tes se d�placent sur des trajectoires quasi circulaires dans le plan de l'�quateur du Soleil ou dans son voisinage imm�diat. Ce plan est appel� � plan de l'�cliptique �.
Mesurer la distance de la Terre au Soleil a �t� l'aboutissement de tr�s longs efforts. Il y a deux mille trois cents ans, Aristarque de Samos avait compris que le Soleil se trouvait beaucoup plus loin que la Lune, mais sa distance ne fut approximativement connue qu'� la fin du xvme si�cle et calcul�e pr�cis�ment au cours des ann�es 1960 par l'utilisation du radar.
Les travaux de Copernic et de Kepler ont permis, d'une part, de mettre le Soleil � sa v�ritable place, au centre du syst�me solaire, et, d'autre part, d'estimer les distances relatives des plan�tes � notre �toile gr�ce � la troisi�me loi de Kepler selon laquelle les cubes de la distance des plan�tes au Soleil sont proportionnels aux carr�s de leurs p�riodes de r�volution autour de lui. Mais la mesure absolue des distances �tait beaucoup plus d�licate.
Les astronomes ont profit� d'un ph�nom�ne rare, le passage de la plan�te V�nus devant le disque du Soleil, pour r�soudre ce probl�me. L'orbite de la plan�te V�nus �tant l�g�rement inclin�e par rapport � celle de la Terre, il est tr�s rare que la Terre, V�nus et le Soleil soient align�s. Les passages de V�nus devant le disque du Soleil ne se produisent qu'� 105,5 ans et 121,5 ans d'intervalle alternativement. Les derniers ont eu lieu en 1761 et 1769, et en 1874 et 1882. En observant le passage de V�nus devant le disque du Soleil en deux endroits �loign�s, par exemple en Europe et aux Indes, on note que le ph�nom�ne n'a pas lieu exactement au m�me moment. Connaissant la distance entre l'Europe et les Indes, on peut ais�ment mesurer la distance Terre-V�nus en utilisant les propri�t�s des triangles comme le font les arpenteurs sur Terre. |
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Contes et l�gendes "Des mythes primitifs � la recherche moderne" |
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Chaque civilisation s'est pr�occup�e des causes premi�res du Monde, et chacune a d�velopp� ses mythes et ses croyances. A priori inaccessible aux pauvres terriens que nous sommes, le ciel est rapidement devenu le royaume des dieux. Parmi toutes les l�gendes, certaines ne manquaient pas de po�sie. En Asie, quelques-uns ont imagin� qu'un rideau nous s�parait du monde des dieux, mais ce voile �tait loin d'�tre parfait, et les �toiles n'�taient rien d'autre que des trous dans ce rideau. Ils nous encourageaient �videmment � regarder � par le trou de la serrure � pour comprendre le cosmos ! La cr�ation du monde fut ainsi li�e � l'histoire tourment�e de dieux plus ou moins batailleurs, vivant au gr� des cycles du Soleil, de la Lune et des cinq plan�tes errantes. En fait, le manque de contraintes observationnelles n'a pas permis d'�tudier l'histoire de l'Univers avant le xxe si�cle. Les mythes cosmogoniques nous pr�sentent les premi�res r�ponses � la question de nos origines. Pourquoi y a-t-il quelque chose plut�t que rien ? Pourquoi le monde est-il tel qu'il nous appara�t et pas autrement ? D'o� vient-il, qui l'a fait et comment ? Les mythes fondamentaux des civilisations anciennes opposent toujours deux classes de ph�nom�nes. D'une part, le chaos primordial, en quelque sorte sans forme, et, d'autre part, un monde provisoirement ordonn� mais toujours menac� par le d�sordre qu'il doit sans fin surmonter. Avec la n�cessit� d'un calendrier pour ma�triser les cycles agricoles, l'�laboration de mythes c�lestes est une des motivations de l'observation astronomique. C'est pourquoi, dans toutes les civilisations, l'histoire de celle-ci est extr�mement riche et qu'on peut la consid�rer comme non seulement la plus moderne, mais aussi la plus ancienne des sciences. Les astronomes exercent le plus vieux m�tier du monde.� Il n'est �videmment pas question ici de d�crire en d�tail la mani�re dont les hommes ont peu � peu compris la nature des astres.
Les mythes d'origine
Nous connaissons tr�s mal les coutumes, les l�gendes et les mythes du monde pr�historique dans la mesure o� nous n'en avons conserv� aucune trace �crite. Nous avons beaucoup de peine � interpr�ter les merveilleuses peintures pari�tales que nous ont laiss�es nos lointains anc�tres il y a vingt mille ans. Un moyen de se faire une id�e des rapports de l'homme de la pr�histoire et du ciel consisterait peut-�tre � interroger les aborig�nes d'Australie sur leur repr�sentation du cosmos. Leur civilisation a commenc� il y a environ quarante mille ans, c'est probablement la plus ancienne qui se soit conserv�e sur Terre avant d'�tre non pas d�truite, mais bien d�figur�e par notre arriv�e sur leur continent. Les aborig�nes rejoignent maintenant le monde moderne, mais leur culture garde suffisamment de traces de leur ancienne relation avec le ciel.
Ils avaient, comme probablement toutes les civilisations primitives, une connaissance impressionnante du ciel nocturne. Contrairement aux Europ�ens ou aux populations de nombreuses �les du Pacifique, ils ne se servaient pas des �toiles pour se d�placer et naviguer, mais plut�t pour �tablir un calendrier essentiel � leur vie �conomique. Ils observaient les levers et les couchers des constellations en fonction des saisons pour savoir que le moment �tait venu de semer ou de faire telle ou telle chose.
Le mythe ne se limitait donc pas � expliquer, il organisait des rites par lesquels les hommes avaient prise sur la suite des �v�nements. Les rites les plus importants �taient les sacrifices. Faire un sacrifice � un dieu le rendait plus puissant, ce qui permettait aux hommes, en sacrifiant aux dieux b�n�fiques, de les aider � l'emporter sur les forces du chaos. On sacrifiait souvent un animal, mais il y eut aussi des sacrifices humains pour que les �v�nements tournent en faveur des survivants.
La litt�rature chinoise ancienne, ou tout au moins ce que nous en connaissons, contient tr�s peu de mythes des origines. Beaucoup de Chinois anciens consid�raient l'id�e de l'origine comme une maladie de l'esprit, de sorte que les l�gendes chinoises sont une succession de portraits du souverain fondateur qui ressemble beaucoup plus � un ing�nieur qu'� un dieu ou � un h�ros. Ce n'est que vers le Ier si�cle, avec l'arriv�e de pr�dicateurs bouddhistes, que les Chinois commencent � poser la question des origines et � �laborer leurs propres mythes. Ainsi au III si�cle, le mythe du g�ant Pan Gu, � fondation de l'Antiquit� �, appara�t. Ce g�ant dormait au sein d'un œuf. Un jour, il se r�veilla et s�para le blanc, qui deviendra le ciel, du jaune qui sera la Terre de Chine. Ce travail lui prit dix-huit mille ans, si longtemps qu'�puis� il se laissa tomber sur Terre. Le choc fut tellement violent que ses yeux furent projet�s dans le ciel — ce sont le Soleil et la Lune ; ses os furent bris�s en mille morceaux et form�rent les montagnes de Chine ; son souffle est � l'origine du vent, sa voix � l'origine du tonnerre ; ses cheveux et ses poils sont les arbres et la v�g�tation de Chine. Quant aux Chinois eux-m�mes, ce sont les poux qui �taient sur le corps du g�ant !
Un mode de pens�e fond� sur l'exp�rience et sur la raison
II faudrait des centaines de volumes pour d�crire l'ensemble des mythes imagin�s par les diff�rentes civilisations. Dans leur grande majorit�, ces l�gendes se sont perp�tu�es par tradition orale. Mais, en l'an 700 avant notre �re, Hom�re et H�siode ont retranscrit de nombreux mythes grecs. Une situation nouvelle fut alors cr��e car, une fois �crits dans un livre, ces mythes pouvaient faire l'objet de discussions. C'est ainsi que, peu de temps apr�s, certains Grecs ont commenc� � critiquer le panth�on des dieux d'Hom�re. Ils trouvaient que, d�cid�ment, ces dieux ressemblaient trop aux hommes, qu'ils �taient aussi �go�stes, malhonn�tes et inconstants qu'eux, si bien que, finalement, les mythes ne mettaient pas en sc�ne autre chose que des hommes. En 570 avant notre �re, X�nophane montrait que les hommes avaient cr�� les dieux � leur image. Les dieux �taient n�s avec des corps et des v�tements, et ils parlaient comme nous. Les dieux des �thiopiens �taient noirs et camus, ceux des Thraces avaient des yeux bleus et des cheveux roux, et si les lions, les chameaux ou les taureaux avaient �t� capables de peindre, ils auraient repr�sent� leurs dieux comme des lions, des chameaux ou des taureaux. Un deuxi�me ph�nom�ne important s'est d�roul� � cette �poque, la fondation des cit�s en Gr�ce et de colonies dans le sud de l'Italie et en Asie Mineure. Les esclaves y accomplissaient les t�ches mat�rielles, et les citoyens avaient tout le loisir de s'int�resser aux questions intellectuelles. Une nouvelle fa�on de penser �tait n�e. Chacun pouvait s'interroger sur le sens de la vie, sur l'organisation de la soci�t� et se poser ainsi des questions philosophiques sans avoir besoin de recourir � un mythe. Nous sommes pass�s d'un mode de pens�e mythique � un mode de pens�e fond� sur l'exp�rience et sur la raison. En fait, le triomphe de la raison a �t� beaucoup plus long et beaucoup plus difficile que ces rapides phrases le laisseraient croire. Une d�couverte scientifique n'est pas toujours faite par des individus qui se pr�cipitent tout nus dans la rue en sortant de leur bain et en criant � Eur�ka ! �. Le temps et la r�flexion sont des �l�ments indispensables du processus.
la civilisation chinoise
Les Chinois vivaient sous le m�me ciel que les autres habitants de la Terre, mais la mani�re dont ils l'ont interpr�t� est souvent tr�s particuli�re. En chinois, le monde habit� s'appelle Tianxia, tandis que le monde c�leste s'appelle Tianwen. L'�tude du ciel faisait l'objet de deux disciplines tr�s diff�rentes l'une de l'autre. Les astronomes qui observaient le Tianwen, c'est-�-dire les structures c�lestes, cherchaient toutes les apparitions nouvelles dans le ciel qui n'avaient pas �t� pr�dites et tous les ph�nom�nes c�lestes temporaires ou transitoires, en essayant d'interpr�ter leur signification pour le monde des terriens que nous sommes. Une autre partie des astronomes �tudiait ce que les Chinois appelaient Vif a, que l'on peut traduire par � m�thodes du calendrier �, le but �tant de rep�rer dans le ciel tous les mouvements r�guliers, de les mesurer aussi pr�cis�ment que possible, de les enregistrer, de faire des calculs math�matiques pour les pr�dire, et donc d'observer tout ce qui pouvait �tre important pour l'agriculture et le calendrier.
Les astronomes chinois all�rent au-del� de ces applications imm�diates. En l'an - 1000, ils imagin�rent que la Terre �tait gouvern�e par le Ciel, si bien que toute mauvaise action — mal gouverner, mal conduire sa vie, mal se comporter, etc. — pouvait d�plaire au Ciel et cr�er des perturbations plus ou moins graves dans le monde naturel : famine, inondations, �pid�mies. D'o� l'importance de surveiller r�guli�rement le ciel. Non seulement l'Empereur avait ainsi la liste de tous les ph�nom�nes que l'on pouvait pr�dire, mais, d'une certaine mani�re, il d�montrait sa propre efficacit� en maintenant l'ordre, non seulement sur Terre mais dans le ciel. Un almanach astronomique �tait �dit� r�guli�rement. Nous avons des enregistrements du travail des astronomes qui observaient le monde de l'Ifa jusqu'en l'an - 104. � cette �poque de la dynastie des Han, un nouveau syst�me d'astronomie math�matique, de nature num�rique plut�t que g�om�trique, fut inaugur� par l'empereur Wu. Pr�s de cinquante nouveaux syst�mes lui ont succ�d� jusqu'au xviie si�cle.
Tous ces syst�mes permettaient d'�laborer un calendrier luni-solaire o� l'ann�e civile comprenait douze mois lunaires, o� s'intercalaient de temps en temps des mois suppl�mentaires, � bon escient pour rester en phase avec le cycle des saisons. Non seulement ce calendrier pr�disait des conjonctions, des solstices, etc., mais il donnait des m�thodes pour pr�dire les mouvements apparents des plan�tes ainsi que les �clipses lunaires. Les �clipses de Soleil ne pouvaient pas �tre pr�dites pr�cis�ment par les m�thodes disponibles � cette �poque et donc restaient du domaine du Tianwen. Contrairement aux Grecs anciens et aux Europ�ens du Moyen �ge, les sp�cialistes chinois de l'Ifa ne se sentaient pas tr�s concern�s par les disputes cosmographiques et les probl�mes d'origine et de cr�ation. Pendant l'essentiel de la p�riode imp�riale, les Chinois suppos�rent que le monde habit� �tait une petite r�gion proche du centre d'une Terre plate, elle-m�me inscrite dans une sph�re c�leste tournant autour d'un axe inclin�. Les corps c�lestes se d�pla�aient sur la surface interne de cette sph�re par des moyens qui n'�taient pratiquement pas discut�s. On retrouve trace du travail des sp�cialistes du Tianwen jusqu'en l'an - 2000, c'est-�-dire il y a environ quatre mille ans, et nous avons un enregistrement � peu pr�s continu des observations faites depuis l'an - 200. Ces sp�cialistes prenaient note de l'apparition d'�toiles nouvelles que l'on appelle � novae � en astronomie moderne ainsi que des chutes de m�t�ores, des apparitions de com�tes, des �clipses de Soleil, des taches solaires et des aurores bor�ales. Cette accumulation d'observations est tr�s pr�cieuse pour les astronomes modernes, par exemple pour identifier les anciennes explosions de supernovae. C'est gr�ce aux Chinois que l'on conna�t les dates des apparitions successives de la com�te de Halley et que l'on sait que la supernova du Crabe, dont on peut observer les restes aujourd'hui, a explos� en 1054. Pour �tre plus pr�cis, la supernova du Crabe, situ�e � six mille cinq cents ann�es-lumi�re, a explos� bien avant le Moyen �ge, mais l'information n'est parvenue sur Terre, � la vitesse de la lumi�re, qu'il y a un peu moins de mille ans. La pr�cision et la qualit� des mesures chinoises �taient tout � fait exceptionnelles et n'ont �t� d�pass�es en Europe qu'apr�s les travaux de Tycho Brahe.
L'astronomie islamique et orientale
L'astronomie arabe eut des buts essentiellement pratiques, ceux de l'�tablissement d'un calendrier, du calcul du moment de la pri�re et de l'orientation des mosqu�es par rapport � La Mecque. Le calendrier arabe �tait un calendrier lunaire. Chaque mois lunaire commen�ait avec la nouvelle Lune, non pas au moment o� le Soleil, la Lune et la Terre �taient align�s, mais � celui o� ils allaient �tre vus pour la premi�re fois dans le ciel du soir. Cette proc�dure conduisait � beaucoup de difficult�s : si le ciel �tait couvert, on pouvait essayer d'observer la nuit suivante. Mais, comme le temps n'�tait pas le m�me dans tous les endroits, on pouvait voir la Lune dans une ville et non dans la ville voisine au m�me moment. C'est ainsi que le m�me mois pouvait commencer un jour diff�rent selon l'endroit. De fa�on � harmoniser tout cela, les astronomes arabes ont utilis� la th�orie de Ptol�m�e pour relier la position de la Lune � celle du Soleil. Ils rencontraient l� un probl�me de g�om�trie sph�rique et, � l'aide de tables plus ou moins compliqu�es et de calculs plus ou moins savants, ils produisirent des almanachs donnant le commencement de chaque mois.
La deuxi�me t�che importante des astronomes arabes �tait de nature religieuse et concernait les moments de la pri�re, cinq fois dans la journ�e, � l'aube, au milieu de la matin�e, � midi, l'apr�s-midi et au cr�puscule. Trois de ces moments correspondaient � la fin du tiers, du sixi�me et du neuvi�me de la longueur d'une journ�e, qui �videmment variait d'un jour � l'autre. L� aussi, il fallut �tablir des tables pour que l'appel � la pri�re soit facile � suivre pour les fid�les. C'est ainsi qu'en utilisant des concepts apparus en Inde les astronomes de l'Islam ont introduit des fonctions trigonom�triques dans leurs calculs.
La troisi�me t�che importante consistait � d�terminer l'orientation des mosqu�es par rapport � La Mecque. Un des sous-produits de cette activit� fut l'�tablissement de cartes extr�mement pr�cises par les astronomes arabes. Cette t�che a atteint son apog�e au XIe si�cle.
Celui qui est consid�r� comme le plus grand astronome arabe, Al-Badt�n�, de son vrai nom Mhammad ibn J�dir idn Sin�n Adu-'Abdall�h an-Badt�n�, mort en 928, fut le premier � introduire la notion de sinus et � donner de nouvelles m�thodes num�riques appliqu�es aux triangles sph�riques. A peu pr�s � la m�me �poque, toujours au Xe si�cle, Al-S�f�, � le sage �, a �crit un livre sur les �toiles fixes o� non seulement il donne les longitudes de ces �toiles mais aussi leurs magnitudes, en d'autres termes leur �clat apparent. C'est une source pr�cieuse sur l'�clat des �toiles � cette �poque. Au m�me moment en Egypte, Ipn Jun�s publiait de nouvelles tables — les Tables hakimites, du nom du sultan Al-Hakim de la dynastie des Fatimides — avec de nouvelles m�thodes de calcul, mais aussi avec un grand nombre d'observations d'�clips�s et de conjonctions. La plupart des observatoires construits par les Arabes ont eu un sort extr�mement �ph�m�re. Deux observatoires au moins purent travailler pendant quelques dizaines d'ann�es et mettre au point une collection compl�te de tables astronomiques et un catalogue de plus de mille �toiles. Les astronomes arabes, en discutant longuement de l'Almageste de Ptol�m�e, ont maintenu et transmis la tradition. Ils d�velopp�rent l'astrolabe qui permet de relier l'heure aux coordonn�es g�ographiques du lieu, donnant � cet instrument une pr�cision in�gal�e et une ornementation tr�s riche. L'astronomie arabe a �t� tr�s brillante pendant pr�s d'un mill�naire. Elle a d�velopp� des astrolabes, des cartes, des catalogues de grande qualit�, elle a maintenu la tradition, elle a mis au point des observations et des m�thodes trigonom�triques sophistiqu�es, mais elle n'a r�alis� aucun progr�s conceptuel important par rapport au monde grec antique. Sur la question de l'origine du monde, de sa structure ou de sa nature, elle s'est content�e de reprendre les id�es d'Aristote ou de Ptol�m�e. Il faut lui rendre hommage pour avoir pr�serv� la science de l'Antiquit� � travers des traductions, des commentaires, des interpr�tations et de nouvelles observations. Cet effort fut � l'origine d'une renaissance de l'astronomie dans l'Europe m�di�vale. |
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Le Big Bang, d�but de l'univers ? |
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Quand on �voque le d�but de l'univers, on se heurte in�vitablement au vocabulaire. Pour nous, le mot � origine � indique un �v�nement qui se situe dans le temps. Notre � origine � personnelle, par exemple, est le moment o� nos parents ont fait l'amour et nous ont con�us. Elle conna�t un � avant � et un � apr�s �. Nous pouvons la dater, l'inscrire dans le fil de l'histoire. Et nous admettons que le monde existait avant cet instant.
On ne peut pas consid�rer l'origine de l'univers comme un �v�nement semblable aux autres. Nous nous trouvons dans la situation des premiers chr�tiens qui demandaient que faisait Dieu avant d'avoir cr�� le monde. La r�ponse populaire �tait : � II pr�parait l'enfer pour ceux qui se posent cette question ! �... Saint Augustin n'�tait pas d'accord. Il avait bien vu la difficult� d'une telle interrogation. Elle supposait que le temps existait � avant � la cr�ation. Il r�pondait que la cr�ation �tait non seulement celle de la mati�re, mais aussi celle du temps ! Ce point de vue est assez voisin de celui de la science moderne. Espace, mati�re et temps sont indissociables. Dans nos cosmologies, ils apparaissent ensemble. Si origine de l'univers il y a, c'est aussi l'origine du temps. Il n'y a donc pas � d'avant �.
La grande d�couverte de ce si�cle, c'est que l'univers n'est ni immuable ni �ternel, comme le supposait la majorit� des scientifiques du pass�. On en est aujourd'hui convaincu : l'univers a une histoire, il n'a cess� d'�voluer en se rar�fiant, en se refroidissant, en se structurant. Nos observations et nos th�ories nous permettent de reconstituer le sc�nario et de remonter dans le temps. Elles nous confirment que cette �volution se poursuit depuis un pass� lointain que l'on situe entre 10 et 15 milliards d'ann�es selon les estimations. Nous disposons maintenant de nombreux �l�ments scientifiques pour �tablir le portrait de l'univers � ce moment-l� : il est totalement d�sorganis�, il ne poss�de ni galaxies, ni �toiles, ni mol�cules, ni atomes, ni m�me de noyaux d'atomes... Il n'est qu'une bouillie de mati�re informe port�e � des temp�ratures de milliards de milliards de degr�s. C'est ce que l'on a appel� le � Big Bang �.
Nous ne poss�dons pas le moindre �l�ment qui remonte � une p�riode ant�rieure � cet �v�nement, pas le moindre indice qui nous permettrait de reculer davantage dans le pass�. Toutes les observations, toutes les donn�es recueillies par l'astrophysique s'arr�tent � cette m�me fronti�re. Cela signifie-t-il que l'univers a � d�but� � il y a quinze milliards d'ann�es ? Ce Big Bang est-il vraiment l'origine des origines ? Nous n'en savons rien. Nous pourrions parler d'un d�but, d'un v�ritable commencement, si nous �tions certains qu'avant cet �v�nement il n'y avait rien. Or, � ces hautes temp�ratures, nos notions de temps, d'espace, d'�nergie, de temp�rature ne sont plus applicables. Nos lois ne fonctionnent plus, nous sommes totalement d�munis.
pourrait-on d�finir le Big Bang comme le d�but de l'espace et du temps ?
D�finissons-le plut�t comme le moment o� ces notions deviennent utilisables. Le Big Bang, en r�alit�, c'est notre horizon dans le temps et dans l'espace. Si nous le consid�rons comme l'instant z�ro de notre histoire, c'est par commodit�, et faute de mieux. Nous sommes comme des explorateurs devant un oc�an : nous ne voyons pas s'il y a quelque chose au-del� de l'horizon.Mais attention, n'en concluons pas non plus que l'univers n'a pas d'origine. Encore une fois, nous n'en savons rien. Convenons, pour simplifier, que notre aventure commence il y a quinze milliards d'ann�es, dans ce chaos infini et informe qui va lentement se structurer. C'est en tout cas le d�but de notre histoire du monde telle que la science peut aujourd'hui la reconstituer. |
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